Aldamir

Les jeux-vidéos de mon enfance

Photo de la première Microsoft Xbox Vanilla, de la Sony PlayStation Portale, de la Sony Playstation 2, de la Nintendo Wii ainsi que de la Microsoft Xbox 360 regroupés parmis d'autres cadeaux sous un sapin de Noël festivement décoré.

Le commencement de l’histoire vidéoludique définitive de mon existence. Une rédaction longuement réfléchie, mêlant témoignages et souvenirs propres.

Les plus vieilles images de mon esprit à ce propos surgissent plus aisément que celles qui s’en suivirent de peu. Me remémorer mon enfance assez précisément dans l’optique d’une fidélité optimale est un labeur qui aura fini par me surprendre par la richesse de ses fruits. Par l’attention d’établir une chronologie fiable sur l’ensemble de ces pensées, il m’est néanmoins arrivé de devoir confronter la certitude d’une mémoire tronquée à une logique plus plausible des choses. Ainsi débute l’histoire prématurée de mon amour pour les jeux-vidéos.

Photo de la première Microsoft Xbox Vanilla, de la Sony PlayStation Portale, de la Sony Playstation 2, de la Nintendo Wii ainsi que de la Microsoft Xbox 360 regroupés parmis d'autres cadeaux sous un sapin de Noël festivement décoré.

Premiers pas dans la PC Master Race

Du plus lointain souvenir dont je puisse encore me souvenir, je pense que ma relation avec les jeux-vidéos débuta autour de mes trois ou quatre ans. Je lâchais à peine l’énorme crocodile en peluche dont la seule pensée me fait encore aujourd’hui lâcher une larme nostalgique pour poser mes mains sur mon premier clavier, celui de l’ordinateur familial. J’apprendrai bien plus tard qu’on laissait traîner un vieil AMSTRAD CPC 464 et SINCLAIR ZX81 dans les poussières du grenier mais, malheureusement ou pas, c’est sur un Packard Bell plus récent que je pianotais pour la première fois. Sous Windows 95 puis 98, je laissais mon père insérer une disquette parmi les dizaines de son boîtier avant de m’impressionner par les instructions incompréhensibles qu’il lançait dans les ténèbres de MS-DOS, déclenchant l’aube de mon histoire vidéoludique. J’ignore encore si j’éprouvais un désintérêt à vouloir apprendre à me débrouiller seul ou si l’on préférait garder ce contrôle sur mon accès à l’ordinateur en faisant prospérer mon ignorance sur le fonctionnement de celui-ci mais à force de le regarder faire, j’apprenais tout de mon père quant à son usage. Du moins pour ce qui m’intéressait, à savoir pas grand chose finalement. Rares furent les moments où l’on m’abandonnait devant l’écran au départ. Il me fallait regagner une confiance perdue à bourrer de courrier le magnétoscope du salon, comme dans une boîtes aux lettres.

Énormément de souvenirs visuels me reviennent, assez facilement d’ailleurs, mais seuls quelques titres émanent de ceux-ci, Double Dragon, Prince of Persia, Le Roi Lion et Aladdin pour ne citer qu’eux. Loin la gloire de les avoir tous terminé puisque, de mémoire, ma progression se limitait au fond de la première ruelle de Double Dragon, au premier désert de Prince of Persia ou encore au passage des éléphants sur Le Roi Lion. Pourtant, chaque dimanche, puisque l’on rendait visite à ma grand-mère le samedi, mon amusement n’avait de limite que ma frustration… et l’heure d’aller au lit.

Plus tard, la famille accueillait une nouvelle machine. Un autre Packard Bell, plus puissant, plus récent, avec un clavier non plus jaune mais blanc et, mieux encore, des touches de bleu de la tour au moniteur auquel le constructeur avait greffé deux hauts-parleurs. Oui, Monsieur ! Windows XP procurait au foyer une imprenable vue sur les verdoyantes plaines de son légendaire fond d’écran mais surtout de nouvelles aptitudes technologiques, ouvrant mon expérience à une troisième dimension vidéoludique. Époustouflant le gouffre graphique qui séparait mes nouveaux CD-ROM des disquettes que je laissais derrière moi. Les sombres donjons 2D de Prince of Persia se métamorphosaient en villes ouvertes avec Midtown Madness et Crazy Taxi, voire carrément en circuits de sports mécaniques avec Beetle Crazy Cup, assouvissant ma passion pour les vieilles Volkswagen Coccinelle. Celle qui naissait fraîchement à force d’enchaîner les films Walt Disney de Robert Stevenson, Vincent McEveety et Angela Robinson avec mon père et, crois-moi, du Walt Disney, en livres comme en films ou en jeux-vidéos, j’en aurais bouffé jusqu’aux coloriages de la moindre truffe des chiots de Pongo et Perdita. Le Roi Lion tendait sa place à Tarzan, aux 101 dalmatiens et à tous les autres dérivés des berceaux cinématographiques de mon enfance. Sincèrement, trouve-moi un seul jeux-vidéo Disney de l’époque auquel je n’aie jamais touché. Franchement, essaye !

Changement de bord, premières consoles

J’entrais certainement en CE1 lorsque mes cousins recevaient leur première console de salon, l’occasion pour moi de poser mes petites menottes d’antan sur une manette aux alentours de mes six ans. Une manette de Microsoft Xbox, celle de 2001, ce gros pavé noir vivement barré d’un X vert qui faisait émaner de la télévision un boucan infernal à chaque allumage. Inutile de présenter l’enfer des écrans de démarrage d’antan, tu vois certainement de quoi je veux parler. Cette console, on n’avait qu’un seul jeu à lui faire tourner, Lego Star Wars, l’original, le tout premier de la licence. Je n’avais encore jamais vu les films et pourtant j’en savais tout par l’engouement qui valsait autour. Précisément, je mangeais ce qu’on me servait. Je lisais et je jouais à ce qu’on m’offrait. Je regardais ce que mon père mettait à la télé. Pendant des années, mon paternel régissait et bâtissait inconsciemment mon enfance autour de ses propres choix, de ce qu’il jugeait bon et parfois suffisant de m’approprier. Malgré le manque de maturité qu’il jugeait à mon égard, l’omniprésence des publicités et autres plans marketing de Lucasfilm faisaient parvenir l’univers de ses œuvres à la naïveté et à l’innocence de mon esprit. Qui se souvient des mini sabres lasers offerts dans les paquets de céréales Kellog’s quand on était mioches ? Tu te rappelles de ces pubs de sabres lasers lumineux grandeur nature que tout le monde voulait à l’école ? Il m’aura fallu plus de dix ans pour finalement voir ces maudits films et tu sais quoi ? Ils me paraissent aujourd’hui si kitchs et dépassés que je me demande parfois si je me serais autant amusé sous couvert de ce lore en ayant vu les films à l’époque. D’ailleurs, puisqu’on confronte souvent les deux, j’affirme fièrement ma préférence pour Le Seigneur des Anneaux. Mieux encore, Le Seigneur des Anneaux > Harry Potter > Star Wars, mais on y reviendra une autre fois.

Et puisque trois gamins devant deux manettes résultent toujours sur une part d’ennui, ces deux fameux cousins avaient aussi une Game Boy sur laquelle nous patientions notre tour. Première Game Boy, grise, écran monochrome, forcément à côté des dix ans d’évolution d’une Xbox flambant neuve à côté ça ne payait pas de mine. Au moins, elle avait l’avantage d’être portable, son autonomie demeurait loin d’être décevante et ça, c’était dingue ! J’avais bien un Tamagotchi en parallèle mais à choisir entre nourrir l’avorton virtuel de Satan et défoncer la gueule de ses partisans sur mon premier Mortal Kombat, « la question est vite répondue ».

Game Boi Frustration

Né d’une mère d’origine marocaine, nous passions nos vacances estivales au Maroc, chez ma grand-mère. Le reste de ma famille maternelle en profitait ainsi pour nous rejoindre le temps d’un mois ou deux, présageant les retrouvailles entre cousins. L’été précédent ma rentrée en CM1, je découvrais justement deux nouvelles consoles. La première, une Game Boy Color violette, que je passais mon temps à monopoliser, couvert par l’infinie bonté de ma tante de restreindre son digne propriétaire, avant de l’écraser contre un mur après une mauvaise partie de Tortue Ninja un peu tardive. La seconde, une Game Boy Advance transparente en remplacement de la première, échangée comme parfaitement fonctionnelle à un jeune voisin qui me permit de faire de passer l’été sur Astérix & Obélix et Buffy avant de ne céder mon tour qu’à mon seul retour en France.

Évidemment, j’ai fini par vouloir ma propre Xbox (la mienne, rien qu’à moi !), requête à laquelle mon père ne tarda pas à « satisfaire » en m’offrant ce genre de joystick chinois à brancher directement sur la télévision pour mon anniversaire. Les jeux intégrés étaient aussi nuls que dépassés. Typiquement le genre de contenu que l’on retrouvait plus tard sur les sites de jeux flash gratuits, l‘ergonomie d’un clavier en moins. Ces jeux de sport vides d’intérêt, sans campagne, dont les scores se réinitialisaient à chaque rallumage de console. Ce foutage de gueule me ramenait dans une dimension plus claquée encore que celle que me procurait MS-DOS des années plus tôt. Néanmoins, je ne bronchais pas. Nous n’avions pas d’accès internet dès lors et j’avais la simple impression d’avoir entre les mains une alternative à cette Xbox que je convoitais tant. Quelle indignité.

Retour à la raison et sombre secret

Je lâchais progressivement cette babiole pour me retourner vers ce bon vieux PC qui finit par devenir mien par héritage, mon père s’étant offert un nouvel ordinateur sous distribution Linux, une première et dernière pour lui. Pendant, ce temps j’explorais le premier jeu de gestion que je puisse encore intituler, ce genre ne m’étant alors pas si inconnu d’après le témoignage d’une récente trouvaille dans le garage, celle de Civilization 1, Classic Civ ! Rien à voir en l’occurrence, ce jeu c’était Gangster 2, l’un des jeux les plus matures que j’aie jamais eu dans les mains. Une simulation de mafia dans laquelle tu tentes de conquérir l’ensemble d’une ville occupée par d’autres territoires rivaux, prenant compte des ressources et d’une économie évolutive, classic shit. D’excellents souvenirs que je préfère aujourd’hui laisser enfermer dans ce disque par cette récurrente peur d’être déçu.

Avant de m’offrir un jeu, mon père avait l’habitude de toujours attendre une occasion particulière, gardant son stock sur une haute étagère du bureau, loin de mes quelques centimètres de petit d’homme. Curieusement, j’apprenais rapidement l’existence de cette cache en farfouillant. Si je précisais plus tôt « l’un des jeux les plus matures », c’est parce qu’au sommet de ce placard, en lieu et place de l’étagère aux trésors, nichait un coffret. Cette boîte qui hanta mes nuits et alimenta ma peur du noir était celle de Dracula (résurrection), illustrée d’un fond rougeoyant détaillant les sombres traits du plus célèbre des vampires derrière le protagoniste et deux PNJ, simple déduction des quelques minutes passée devant ce jeux-vidéo, longtemps après. Le temps passait sans que je n’ose réclamer cette hantise mais le temps finit par me rattraper et le jour pour mon daron de la dévoiler arriva. Je fuyais sous son incompréhension au moment où il me tendait mon pire cauchemar en guise de récompense mais puisque les couilles finissent naturellement par pousser, surtout en pleine croissance, il arriva un moment dans ma vie, des années plus tard, où je me résolu à introduire ce disque dans le lecteur de mon ordinateur. La session n’excéda pas le quart d’heure, en plein jour, rideaux et volets ouverts, l’unique fenêtre de ma chambre envahit d’un soleil rassurant. Mais le pire de cette jaquette, ce n’est pas la caricature draculéenne à laquelle on peut s’attendre lorsqu’on a affaire au genre vampirique. Jette plutôt un œil à la dégaine malsaine de la vieille… L’immondice incarnée.

Mieux vaut tard que jamais

Bon, bien sûr j’ai fini par l’obtenir cette Xbox, j’en possède même deux aujourd’hui, seulement lorsque je foulais le sol du Cora Vichyssois derrière mon père en quête du Graal, la Xbox 360 venait de sortir et les bacs se retrouvaient envahis du catalogue de cette nouvelle console. En bon Weasley, c’est plutôt en bout de rayon, coin déstockage et occasion, que je récupérais un spécimen de première génération en seconde main. MON premier jeux-vidéo sur VRAIE console ? Need for Speed : Most Wanted. Ainsi ne tardais-je pas à poncer ce qui restera encore aujourd’hui mon jeu de bagnoles favoris, certainement LE jeu sur lequel j’étais imbattable. Cette console m’encombre aujourd’hui de la majorité des boîtes de jeux-vidéos entreposés dans mon étagère et pour cause, il s’agit certainement de la console sur laquelle j’aurais passé le plus de temps en rivalité avec la PSP et la Wii.

La Guerre, la violence des jeux de tirs, thèmes classiques des jeux-vidéos les plus répandus (entre les mains des mioches notamment), je ne tardais pas à y sombrer par l’influence de mon meilleur ami d’antan, fils d’un passionné d’artillerie qui lui fit découvrir le plus vieux Call of Duty avant que n’arrive mon tour d’y goûter. Envieux mais né trop tôt, j’attachais davantage d’importance à l’aspect Historique et narratif de mon premier FPS, Medal of Honor: Soleil Levant, plutôt qu’à l’insulte des génitrices de mes camarades. De toute façon, j’aurais été bien con d’en vouloir à ces braves PNJ, n’ayant alors pas d‘accès à internet sur ma console et encore moins d’abonnement au Xbox Live.

D’Hagrid à Hadhod, les pépites de mon cœur

Rares les échos qui résonnaient dans ma cour de récréation à propos de jeux-vidéos, plus légendaires encore les possesseurs de Xbox dans mon entourage. Sans internet, le seul moyen de me tenir informé du catalogue Microsoft et de ses récentes sorties résidait dans le rayon propice en ces grandes surfaces dans lesquelles j’accompagnais mes parents à cœur joie lors des courses hebdomadaires. Seulement avec la sortie de son héritière, seules les dernières adaptations que les développeurs prenaient la peine d’offrir à ma pauvre Xbox se voyaient exposées, une moindre vitrine des existants en somme. Ainsi me baignait l’ignorance en cette époque où le temps de trajet du retour avec un nouveau jeu signifiait l’opportunité de lire l’intégralité du livret fourni dans sa boîte pour prendre de l’avance sur l’apprentissage du gameplay. Cette galère informative en tête, tu comprendra mieux le bonheur ressenti lors de la suite de mon récit.

Je me souviens de cet anniversaire comme de l’un de mes plus beaux. Rien de particulièrement folichon. Passant l’après-midi à cuisiner un gâteau aux pommes avec ma mère, guidé par une recette tirée d’Adibou, dans l’attente de mon père qui bossait alors. Passe le souper, le gâteau d’anniversaire fièrement servi par mes soins, puis arrive l’heure de déballer mes cadeaux. Parmi ceux-ci, les vives bordures vertes d’une boîte sautent à mes yeux, celles d‘Harry Potter et la chambre des secrets, l’adaptation de l’histoire sur Xbox. J’espère que ton esprit visualise bien la divine gueule d’Hagrid PS1. Je te laisse cet extrait du diable en personne au cas où.

La plupart des gamins de mon âge ont grandit avec Harry Potter, certains trainant plus d’enthousiasme que d’autres. N’est-ce pas ainsi que naquirent beaucoup de Potterheads, Aldamir parmi eux ? Imagine-moi, les cheveux courts et la barbe en moins, de grandes oreilles et la main serrant une baguette magique faite d’une branche du jardin, revivant les épreuves de la coupe de feu. T’imagines bien l’énergumène ? Quelqu’un venait de réaliser un rêve qu’il ne soupçonnait pas. On venait de lui offrir l’opportunité d’avoir une emprise sur l’univers le plus cher à son cœur. Certes, il s’agissait du deuxième opus tandis que je ne possédais pas le premier ni n’avais la connaissance de la reproduction vidéoludique de cette licence, et pourtant j’avais l’impression qu’on exauçait mon souhait le plus cher. Sah quel plaisir…

Sans jamais avoir lu ni même vu Le Seigneur des Anneaux, il fut une période plutôt similaire à celle que j’exposais plus tôt au sujet de Star Wars. Il en était même une autre, entre ces deux, autour d’Harry Potter. Comme à chaque mois, sous couvert de la sortie d’une grande œuvre cinématographique, la cour de récréation changeait subitement de décor et c’était désormais au tour de la Terre du Milieu. Nous autres jedis lâchions nos sabres lasers pour des baguettes magiques puis les baguettes devinrent des bâtons, des sceptres, des haches, des épées et même des arcs. Nous ne combattions non plus des siths ou des troopers, ni même des épouvantards, mais des orcs, des gobelins, des uruk-hai ! Et puisque j’aimais tellement ça et qu’on nous empêchait, mes potes et moi, de jouer toute la journée dans la cour de l’école, le doux karma finit par porter Le Seigneur des Anneaux : Le Tiers Âge entre les mains de ma tante. Un RPG en tour par tour contant une histoire parallèle à celle du trio interracial de Tolkien qui aura joué un rôle fondamental dans mon adolescence, mais une fois de plus, le temps n’est pas encore venu d’en parler.

Extrait de la couverture du jeux-vidéo Le Seigneur des Anneaux : Le Tiers Âge

Ah shit, here we go again

De retour au Maroc pour un nouvel épisode estival, je fis la découverte des cyber-cafés. Largement plus répandus qu’en France, en ces contrées où la présence d’un ordinateur dans chaque foyer n’était pas démocratisée, sans parler d’internet dont les accès illimités aujourd’hui répandus naissaient à peine en occident. Certains de ces lieux mettaient à disposition des consoles, comme les précurseurs berbères du barcraft en somme. J’y découvrais pour la première fois l’alternative Sony, sa vieille PlayStation 1 mais surtout la cousine de celle que je convoitais longuement, la PlayStation 2. J’y découvrais Metal Slug d’abord, cette pépite bien trop sous-côtée qui aura fait ravir de nombreuses heures de coop, que ce soit sur la PS1 d’abord puis sur les diverses bornes d’arcade la proposant, à bord du ferry ralliant Tanger à Barcelone notamment. J’enchainais plus tard les Versus sur Street Fighter, les échecs cuisants sur la campagne de Mortal Kombat et les défoulement sur God of War avant de mettre la main sur une seconde vie. Celle de CJ, Carl Johnson, de Groove Street. Les dizaines d’heures quotidiennes de farming qui suivirent plus tard lors de l’épisode nerd de mon adolescence détrônèrent amplement les centaines d’heures passées à voler des vagos, à tuer des putes et à endurer les commandes de Big Smoke au drive de Cluckin’ Bell avec mon cousin, et pourtant, je découvrais une nouvelle liberté en mes distractions favorites.

« Oh zut, c’est reparti mon kiki », à mon retour en France, mon père semblait marquer une trêve avec sa raison en m’offrant la trilogie Xbox Vanilla de Grand Theft Auto III, Vice City et San Andreas. Plot twist, il ne tardait pas à le regretter. L’usure du coffret reflètera à jamais mon acharnement, néanmoins il demeurera l’une des plus belles pièces de ma pauvre collection.

Nomadisme vidéoludique

À l’autre bout du quartier vivait un pote chez qui je passais beaucoup de mes journées, celui dont je vous parlais plus tôt à propos de mon premier jeu de guerre. Ce gars-là, il avait aussi une Nintendo DS. Bon, ça n’égalait en rien les performances de nos consoles de salon mais, aujourd’hui encore, le jeux-vidéo portable forme un idéal presque paradoxal à la pratique d’un hobby essentiellement sédentaire… et puis depuis mes Gameboy, le fossé technologique semblait plutôt impressionnant. C’est pourquoi je profitais de l’opportunité d’un cadeau de Noël pour acquérir… une Sony PlayStation Portable. La console venait tout juste de sortir et s’annonçait grandiose. Elle devint pour moi une première télévision dans ma chambre, certain films s’étant retrouvés produits en boîte au format PSP, point plutôt négligeable lorsqu’on sait qu’énormément de films circulaient sur un dénommé LimeWire (voire son cousin eMule) en ces temps. Plutôt qu’à travers un téléphone portable, les smartphones n’étant même pas démocratisés en cette époque où les enfants n’empochaient quasiment pas de mobile, j’écoutais ma musique sur ma PSP (j’avais même une enceinte en dock sur laquelle brancher ma PSP, un vrai home cinéma !) et, mieux encore, je pouvais même y lancer les clips de mes chansons préférées (l’occasion pour moi de citer La Fouine, qui l’eût cru ?). Mais la PSP n’aurait pas été ce qu’elle a été pour moi sans l’essence même de la liberté qu’elle me procurait de jouer à Jak & Daxter, Pursuit Force, Little Big Planet, GTA Vice City et Medievil à des heures déraisonnables sous ma couette, mais également aux sessions de jeux de catch de la WWE en versus à deux consoles après les cours. Les joies du collège !

Compact, ergonomique, portable, et belle par sa conception comme par les graphismes qu’elle affichait dès lors en tant que console portable, un divin potentiel émanait de cette machine à tout faire, à l’époque en tout cas. Ses aptitudes en multimédia, par delà les capacités vidéoludiques qu’on attendrait naturellement d’elle, auront su en faire l’une des consoles auxquels j’aurais le plus joué, en concurrence serrée avec ma bonne vieille Xbox Vanilla. Quatre ou cinq d’entre elles se succédèrent entre mes seules mains, à tel point que j’ai du mal à comprendre la dixième place de la PlayStation Portable dans la liste des consoles de jeux-vidéos les plus vendues. Quoi qu’il en soit, il n’en reste aujourd’hui qu’une en ma possession, un spécimen parmi les dernières versions qui attend désespérément une nouvelle batterie depuis déjà quelques années.

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